miércoles, 1 de septiembre de 2010

Mallarmé

STEPHANE MALLARMÉ
LE TOMBEAU D´EDGAR POE
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Tel qu'en Lui-même enfin l'éternité le change
Le Poëte suscite avec un glaive nu
Son siècle épouvanté de n'avoir pas connu
Que la Mort triomphait dans cette voix étrange!
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Eux, comme un vil sursaut d'hydre oyant jadis l'ange
Donner un sens plus pur aux mots de la tribu,
Proclamèrent très haut le sortilège bu
Dans le flot sans honneur de quelque noir mélange.
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Du sol et de la nue hostiles, ô grief!
Si notre idée avec ne sculpte un bas-relief
Dont la tombe de Poe éblouissante s'orne,
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Calme bloc ici-bas chu d'un désastre obscur,
Que ce granit du moins montre à jamais sa borne
Aux noirs vols du blasphème épars dans le futur.
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LA TUMBA DE EDGAR POE
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Tal como al fin el tiempo lo transforma en Sí mismo,
el poeta se yergue con su desnuda espada
sobre un siglo aterrado por el que fue ignorada
la muerte que triunfaba en esa voz de abismo.
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Vio la hidra del vulgo, con un vil paroxismo,
que en él la antigua lengua nació purificada,
creyendo que él bebía esa magia encantada
en la onda vergonzosa de un oscuro exorcismo.
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Si hostiles a las nubes y al suelo que lo roe,
bajo relieve suyo no esculpe nuestra mente
para adornar la tumba deslumbrante de Poe,
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que, como bloque intacto de un cataclismo oscuro,
este granito muestre su arista eternamente
a los negros vuelos de la blasfemia en el futuro.


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(Stephane Mallarmé, “Le tombeau D´Edgar Poe” – Poésies – ,1876)

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